Direction financièreFINANCE

Le contrôleur de gestion en devenir

Le contrôleur de gestion est un métier en pleine mutation. De simple technicien brassant les chiffres, il est désormais au service de l’organisation. Mais qu’en est-il réellement ? Quelle est la logique sous-jacente de cette fonction ?

Facteurs clés d’évolution de la fonction de contrôleur de gestion

La fonction de contrôle a évolué de pair avec la mutation de l’environnement. Ces changements ont touché tant les technologies que les méthodes de travail. Il est possible de citer les facteurs suivants :

  • l’émergence des NTICs
  •  la création de nouveaux outils de contrôle : balanced scorecards ou tableaux de bord prospectifs, méthode ABC …
  • l’usage de softwares : tableurs, ERPs
  • les méthodes de visualisation des données : Tableau, Microsoft Power BI, etc.
  • la mise en valeur d’indicateurs extra-financiers par exemple, la responsabilité sociale des entreprises. On peut également citer la qualité, l’innovation, les changements climatiques, les immatériels ….
  • la transformation digitale des organisations : voir digitalisation de la fonction finance 

Impact des normes IFRS sur la fonction de contrôleur de gestion

A cela s’ajoute le poids croissant des actionnaires dans le management des organisations. Pour ce métier, cet aspect s’est catalysé par des changements apportés à la comptabilité. En effet au départ nationale, celle-ci revêt désormais un caractère international [les défis mondiaux de la comptabilité]

Les normes IFRS illustrent bien cette tendance de fond. Par ailleurs, en révision permanente, deux nouvelles normes sont mises à contribution cette année. Il s’agit de la norme IFRS 16 : contrats de location norme IFRS 16 dans tous ses états et la norme IFRS 15 reconnaissance du revenu .

C’est dans ce même ordre d’idées que la comptabilité a introduit la notion d’unités génératrices de trésorerie (UGT). Ce concept renvoie à la norme IAS 36 « Dépréciations d’actifs ». En bref, l’objectif est d’évaluer la valeur des actifs à partir des flux de trésorerie générés.

Autrement dit, l’identification de la valeur des actifs impacte fortement le rôle du contrôleur de gestion. Tout ceci s’inscrit dans une vision actionnariale de l’organisation.

En conséquence, le contrôle de gestion s’insère dans la stratégie globale de l’entreprise. Son rôle est alors en intéraction avec les autres départements (ex : technique pour l’évaluation de certains actifs, marketing, juridique …).  La direction financière doit participer à la création de valeur.

Compétences requises du contrôleur de gestion

contrôleur de gestionDe ce fait, au vu de ces évolutions, le contrôleur de gestion doit pouvoir assurer le respect de la transparence des comptes. Ceci transparaît alors dans le cadre d’une communication financière à destination des actionnaires. En effet, celle-ci analyse la performance des organisations en termes de cash-flows mais aussi extra-financiers.

Plus spécifiquement, le contrôleur de gestion doit mettre en valeur au moins six compétences :

  • l’analyse de la performance de la structure en plus de la création d’indicateurs et de suivi
  • le contrôle des résultats financiers et la mise en place d’actions correctrices
  • l’élaboration et le suivi budgétaire ainsi que les clôtures comptables
  • la participation au contrôle interne de l’organisation et la réalisation des reportings auprès de la direction générale
  • le support auprès des opérationnels : études/analyses spécifiques

Autrement dit, le contrôleur de gestion doit être capable d’appréhender toute l’organisation. Cela inclut alors son environnement et sa structure. Il contribue ainsi au pilotage de toute l’organisation. Il reste alors plus ou moins en relation avec les opérationnels.

contrôleur de gestion, une aide à la décision ?

Quels liens avec les opérationnels ? C’est là que le débat contrôleur de gestion business partner s’impose.

Prenons le cas d’une structure en « business units »(cf. les configurations de Mintzberg). Le contrôleur de gestion joue le rôle de courroie de transmission entre la direction et la bottom line. Il est censé produire des informations utiles à la prise de décision des opérationnels.

De même, R.N. Anthony, dans son ouvrage intitulé « The Management Control Function » (1988) définit ainsi le rôle du contrôleur de gestion i.e. « processus par lequel les managers influencent d’autres membres de l’organisation pour mettre en œuvre les stratégies de l’organisation »

En fait, dans la réalité, il existe différents types de postes de contrôleur de gestion. En effet, ce métier revêt une dimension plus ou moins forte dépendante de la structure de l’organisation.

contrôleur de gestionAinsi, on peut avoir le cas de figure suivant. Par exemple, dans une organisation dotée de divisions, le contrôleur de gestion offre une expertise aux opérationnels. Son objectif est alors d’atteindre les indicateurs de performance. Cependant, ils dépendent également de la direction générale du siège pour la remontée des reportings. De plus, il faut prendre en compte les marges de manoeuvre laissées aux opérationnels.

Globalement, le contrôleur de gestion traite de la validité et de la fiabilité des données. A cela s’ajoute le fait qu’il est le gardien des procédures. In fine, son contact privilégié reste la direction générale.

Rémunération 

Selon l’étude des rémunérations du cabinet de recrutement PageGroup pour 2019, la rémunération du contrôleur de gestion est correcte. En fonction de l’expérience professionnelle, elle s’échelonne de la manière suivante :

  • <2ans : 32/40-45 k€
  •  2-5 ans : 35/60 k€
  •  > 5 ans : 45/75 k€

en euros bruts.

Pour en savoir plus sur les fonctions avoisinantes du contrôleur de gestion, voir le tableau ci-dessous :

rémunération contrôleur de gestion

source : Etude des rémunérations PageGroup (2019)

Conclusion

Le contrôleur de gestion est influencé par les changements de son environnement : transformation digitale, normes IFRS, etc.. mais aussi par la culture de l’organisation. Aussi, dans un tel contexte, il s’avère difficile de définir avec certitude son rôle. En effet, ce métier reste beaucoup trop contingent de multiples facteurs tant internes qu’externes.

Néanmoins, une chose est sûre : le contrôleur de gestion est un professionnel comptable à la base. Il est également un grand communicateur. In fine, cette fonction contribue à la création de valeur de l’organisation.

Pour en savoir plus :

voir : Association nationale des directeurs financiers et de contrôle de gestion

Françoise R.

Passionnée de finance d'entreprise et de management, je partage avec vous des nouvelles et des contenus thématiques autour du management financier. Si vous avez envie de partager votre avis après avoir lu ce post, n'hésitez pas à laisser un commentaire.

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