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Mad skills ou comment trouver la perle rare dans une organisation

Mad skills, une nouvelle lubie des organisations ? Pas vraiment, si on tient en compte de l’environnement uncertain marqué par la fin d’une pandémie, des bouleversements organisationnels et technologiques (en dernière date l’avènement de ChatGPT). D’ailleurs, sur ce dernier point, les mad skills pourraient s’avérer être un contre-poids à la montée en puissance de l’intelligence artificielle. C’est ce qui ferait en sorte de différencier l’être humain des robots …

Compétences usuelles : hard skill vs soft skill

Or, du point de vue des talents, en recherche d’un poste, le cv, document de référence, fait apparaître deux types de compétences (ou trois selon la terminologie française) :

– d’une part, les « hard skills » (savoir et savoir-faire) : ce sont les compétences dites « dures » ou techniques. Cette expression renvoie à ce que les individus savent faire. C’est dans cette section du CV que l’on utilise les fameux verbes d’action. Les hard skills correspondent au savoir et au savoir-faire dans la terminologie française. Ces compétences dites « dures » sont nécessaires pour réaliser des tâches ou assumer des responsabilités dans une industrie ou profession donnée.

Par exemple, on peut citer l’analyse des données, la comptabilité ou encore les compétences linguistiques.

– de l’autre, les « soft skills » (savoir-être) : ce sont les compétences dites « douces. Il s’agit de compétences interpersonnelles qui s’avèrent être très importantes pour une insertion réussie dans l’organisation. En effet, ce sont des compétences qui, par définition, ne sont pas techniques. Ici, ce qui compte, c’est la manière dont on interagit avec d’autres personnes. Autrement dit, ce sont des compétences sociales au sens large du terme. Il peut être question d’intégrité, de capacité d’adaptation ou encore l’aptitude à travailler en équipe. En France, on parle de savoir-être.

En fait, les soft skills sont essentiels pour démontrer son professionnalisme et son intelligence émotionnelle dans le cadre d’un espace de travail. Elles peuvent s’illustrer notamment au sein d’un environnement de travail collaboratif.

Mad skills : Définition

Et maintenant, une troisième catégorie a fait son apparition : les « mad skills ». En effet, ells s’inscrivent dans l’incertitude grandissante que connaît le monde du travail. A ce titre, diverses études soulignent que les métiers de demain n’existent pas aujourd’hui, conceptuellement parlant.
Maintenant, plus que jamais, avoir des talents qui pensent « out of the box » est essentiel et pour les talents et pour les organisations. Mais, de quoi parle t-on exactement ?

Littéralement, le concept « mad skills » signifie « compétences folles ». C’est une expression issue du monde des start-ups de la Silicon Valley aux Etats-Unis.

Les mad skills ressemblent aux soft skills dans une certaine mesure. En effet, elles se réfèrent à la personnalité d’un individu. La différence réside dans le fait que ces compétences relèvent de l’inattendu.
En fait, dans un monde professionnel de plus en plus compétitif, les employeurs recherchent au peigne fin ce qui peut faire la différence entre plusieurs candidats potentiels. L’incertitude économique fait que les organisations cherchent à se réinventer dans une certaine mesure. Par la même occasion, elles sont amenées à rechercher « des personnalités ».

Concrètement, il s’agit de personnalités atypiques. Mais alors comment différencier les « mad skills » des autres types de compétences ?

Distinction : Mad skill vs hard skill et soft skill

Le terme « mad skill » renvoie à la personnalité d’un individu mais la compétence en question se doit être originale et rare :

  • En effet, contrairement aux hard skills, les mad skills renvoient à des capacités jugées exceptionnelles par son caractère unique, le niveau d’expertise ou de créativité. C’est par exemple le cas de musiciens ou des athlètes sportifs.
  • De même, à l’opposé des soft skills, les mad skills se réfèrent à des capacités techniques et pratiques. Elles sont concrètes et se rapportent à un domaine d’expertise particulier.

A titre d’illustration, la présence des mad skills est très fréquente dans le monde du spectacle. Souvent, des artistes ou des acteurs de cinéma développent en parallèle une activité professionnelle. Ils sont souvent des entrepreneurs. C’est notamment le cas  de l’acteur Dan Aykroyd « Sos Fantômes » entre autres qui a créé sa marque de vodka  en 2008. Il en est de même Reese Witherspoon, l’actrice aux multiples activités tant entrepreneuriales que caritatives.

Mad skills, un atout pour l’entreprise

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Aussi, côté employeurs, des talents avec des mad skills apportent une valeur particulière aux employeurs à travers leur capacité à :

  • conduire l’innovation
  • accroître la productivité dans un environnement collaboratif renforcé. Il peut alors en ressortir un plus en matière d’avantage concurrentiel et de performance pour les organisations de toute taille.

A l’instar du manager de Marico, entreprise indienne dont le portrait est illustré dans un article de HBR Janvier/Fevrier 2023, une composante importante du leadership aujourd’hui est d’embraser une culture organisationnelle qui prend en compte le flux libre des idées et l’expérimentation.

Innovation is not the product of logical thought, although the result is tied to logical structure. Albert Einstein

En effet, il s’agit de faire preuve d’ouverture d’esprit vis-à-vis de son environnement. Ainsi, est-il alors possible de déceler de nouvelles opportunités. En prenant des risques plus que calculés, ce type d’attitude peut ainsi contribuer à stimuler la croissance des organisations. Dans le cas contraire, si cela ne marche pas, alors ce n’est pas bien grave pour autant. En effet, ce qui compte, c’est de tirer parti de cette expérience. Il s’agit alors de savoir ce que cela nous apporte dans notre cheminement, de découverte et d’expérimentation.

Aussi, dans le contexte actuel, il est crucial que le management favorise dans une certaine mesure une culture d’innovation. Cela peut alors encourager le partage de nouvelles idées ou encore l’expérimentation de nouvelles choses. Or, cela devrait se faire à n’importe quel niveau hiérarchique de l’organisation dans son travail au quotidien. L »intérêt réside avant tout dans l’apport d’une valeur ajoutée supplémentaire à l’organisation.

Dans ce contexte, les centres d’intérêt ont toute leur place.

Mad skills, un atout pour les talents

Par conséquent, les entreprises recherchent de plus en plus de candidats ayant des centres d’intérêt, qui plus est, qui portent sur des projets spécifiques. A titre d’exemple, on peut citer :
– créer une organisation à but non lucratif portant sur une cause qui nous est cher.
– concevoir un cours en ligne sur un sujet dont on est expert
– planifier une grande expédition à vélo, par exemple, ou encore faire une expatriation à l’étranger

A priori, ces compétences n’ont rien à voir avec le monde professionnel. Et pourtant, un recruteur peut y voir une touche d’originalité, et donc, une compétence transférable dans un poste de travail.

Ainsi, dans une certaine mesure, les candidats potentiels peuvent mettre en valeur leurs compétences et qualités qui s’alignent avec les exigences du poste. Se montrant par la même proactifs, ils peuvent notamment s’appuyer sur :
– des compétences démontrées ou développées dans le cadre de ces projets
– la création d’un portfolio qui rassemble l’ensemble des réalisations concrètes (et pas seulement les artistes !)
– l’élaboration d’un story-telling qui permet d’étayer le pourquoi du projet, qui explique le comment et enfin, les défis et les résultats concrets
– ou encore un mad skill peut être tout simplement sa volonté d’exercer un apprentissage en continu. Cela peut être, par exemple, par l’utilisation de nouvelles technologies ou bien la mise à jour des connaissances.

En fait, les mad skills permettent aux organisations de mieux cerner ce que les talents ont à leur apporter en termes d’expérience et d’expertise. Elles aident alors à mieux se démarquer par la présence de qualités distinctives uniques. Elles créent ainsi la différence par rapport à d’autres profils en concurrence.

Conclusion

Aussi, les mad skills sont un plus dans les multiples compétences que les talents disposent. Elles apportent un plus, un élément supplémentaire après l’analyse approfondie des hard skills et soft skills. Cependant, elles ne peuvent être l’élément déterminant d’une candidature même si elles créent la différence, in fine. Au niveau de l’organisation, les mad skills s’insèrent dans le processus de recrutement. Et là encore, elles n’apportent en aucun cas un bouleversement majeur à ce niveau également. Toutefois, les mad skills sont des compétences recherchées dans un environnement uncertain et ultra-compétitif aussi bien par les entités que par les talents. Alors, l’objectif est d’apporter un élément différenciateur dans une proposition unique de vente.

Françoise R.

Passionnée de finance d'entreprise et de management, je partage avec vous des nouvelles et des contenus thématiques autour du management financier. Si vous avez envie de partager votre avis après avoir lu ce post, n'hésitez pas à laisser un commentaire.

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